Mot de reconnaissance à l’artiste Lina Abyad
Aujourd’hui, au Maroc, et en présence du théâtre, nous nous réunissons pour rendre hommage à une femme qui a
fait de la scène une maison de vérité, et du corps un pont entre l’art et la vie. Aujourd’hui, nous disons à Lina Abyad
qu’à travers son parcours démontre avec force que l’art n’est pas un luxe, mais une nécessité. Il est engagement,
responsabilité et refuge qui accueille les douleurs et les rêves des gens.
L’artiste Lina Abyad n’est pas seulement metteuse en scène, elle est une voix qui traduit les causes des femmes et
de la société en un langage théâtral vibrant de courage et de sincérité, comme ses mots, son sourire et sa colère.
Elle reflète le pouls des sociétés et le recompose avec audace et hardiesse.
Au fil des années, Lina Abyad a offert son âme au théâtre : auteure, traductrice, adaptatrice, metteuse en scène,
théoricienne et professeure universitaire. Là où elle se trouvait, le théâtre était présent, et la scène aussi. Elle
reformule les questions les plus difficiles sur le sens de l’art à l’ère de la répression et des conflits. Elle a marqué sa
carrière par des œuvres qui prouvent que le théâtre n’est pas une scène muette, mais un espace de résistance et
d’espoir.
En choisissant d’honorer l’artiste Lina Abyad lors de sa troisième édition, le Festival International des Femmes
Metteuses en Scène – JASSAD – reconnaît ainsi une génération entière de créatrices qui ont ouvert de nouvelles
portes et fenêtres sur l’art et la pensée. C’est une invitation à continuer de rêver d’un théâtre libre qui donne la
parole aussi bien aux femmes qu’aux hommes, qui panse les blessures et transforme la souffrance en beauté
capable de changer les sociétés.
Lina Abyad, venue du pays des cèdres, le Liban, est parmi nous avec la conviction que chaque cicatrice dans le
corps collectif est un appel à plus de création, car elle est la fille d’une patrie qui sait se relever lorsqu'elle tombe, et
chanter lorsqu'elle souffre.